Après plusieurs mois de négociations bloquées et à l'approche de la fin de la période de transition, malgré l'intensification des négociations entre l'UE et le Royaume-Uni, un accord final entre les deux parties ne semble pas encore en vue. À la suite de l’arrêt des négociations annoncé vendredi 4 décembre, les pourparlers ont repris à la suite d’une conférence téléphonique entre le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de l’UE Ursula Von der Leyen afin d’essayer de parvenir à un accord final avant la date limite du 31 décembre.
Il ne reste plus que quelques semaines aux négociateurs européens et britanniques pour empêcher le départ du Royaume-Uni de l'UE sans accord, les trois principaux points de discorde restent les mêmes: la pêche, la gouvernance et la garantie de conditions équitables entre l'UE et le Royaume-Uni.
Les pays de l'UE veulent que leurs flottes de pêche puissent continuer à pêcher dans les eaux britanniques, tandis que le Royaume-Uni insiste sur le contrôle de l'accès et des quotas. Une proposition du principal négociateur de l’UE, Michel Barnier, implique qu’entre 15% et 18% du quota de pêche actuellement capturé dans les eaux britanniques par les flottes de l’UE sera rétabli au Royaume-Uni. D'autre part, le négociateur en chef britannique David Frost a insisté pour un arrangement par zone, qui verrait les pays de l'UE n'autoriser qu'une certaine quantité de poisson des eaux britanniques chaque année. Les deux parties sont encore loin de parvenir à un accord final sur la pêche.
L'UE a également maintenu sa position sur la nécessité de garantir des conditions de concurrence équitables grâce à des engagements solides et à un «alignement dynamique» des règles UE-Royaume-Uni. Compte tenu de la taille de l'économie britannique et de sa proximité, la concurrence future avec l'UE doit rester ouverte et équitable grâce à des «règles du jeu équitables», ce qui signifie des garanties pour des règles égales, entre autres, dans les domaines social, environnemental, fiscal et des aides d'État, la protection des consommateurs et les questions climatiques. Pour maintenir des relations commerciales sans contingent et sans taxes douanières, le gouvernement britannique devrait s'engager à mettre à jour ses règles sur, par exemple, la concurrence, les normes du travail et la protection de l'environnement, afin d'assurer un «alignement dynamique» des lois UE-Royaume-Uni. Néanmoins, les progrès sur ce point semblent encore flous dans le cadre des négociations en cours.
Si aucun accord n'est trouvé, les échanges entre l'UE et le Royaume-Uni seraient menés à partir du 1er janvier sur la base des règles de l'OMC, ce qui signifie l'imposition de contingents et de droits de douane. Cela signifie également qu'en cas de non-accord, Londres ne pourra plus commercer avec l'Union européenne aux mêmes conditions qu'auparavant.
Si un accord devait être trouvé, l’UE et le Royaume-Uni feraient face à une autre course contre la montre pour traduire le texte final et le faire «épurer» avant de l’envoyer aux colégislateurs pour approbation. Dans cette optique, le Parlement européen a décidé de programmer une session d'urgence le 28 décembre afin de ratifier un accord, tandis que d'autres gouvernements nationaux pourraient provisoirement convenir d'un accord de libre échange en attendant l'approbation de leurs propres parlements.